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Témoignages



29-04-2008
Enfants vus dans le sud.


10-11-2007
Partout où je vais


09-11-2007
J'etais née ...


13-06-2006
Solidarité : soirée à Meylan ... (Isère)


23-02-2006
Voyage à Phu Ly


02-10-2005
Nguyen Thanh Tung (autobiographie)

Traduction française

18-05-2005
Le cœur d'une mère
(English version available)



18-05-2005
Mon histoire


29-03-2005
Histoire de Trân thi My Quyên



Voyage à Phu Ly


Daniel Frydman

[23-02-2006]  Nos histoires personnelles offrent parfois des raccourcis saisissants - Dans les années 60-70 je manifestais dans les rues de Paris aux cris de « Paix au Vietnam », « Non aux défoliants »

- Nous savions que l'armée américaine déversait un produit défoliant qui devait faire que plus rien ne repousse pendant très longtemps.

Aujourd'hui, je rends visite aux victimes et enfants des victimes de cette pratique barbare. Je travaillais au contact d'élèves vietnamiens dont certains m'avaient alerté sur l'importance des conséquences de cette question, aujourd'hui pour les combattants et leurs descendants.

Peu avant de venir pour un assez long séjour à Hanoi, je m'étais engagé à parrainer un enfant par l'intermédiaire de l'association « Les enfants de la dioxine ».En dehors de mon ancien métier d'éducation, la seule chose que je sache à peu près faire, ce sont des photographies. Je me proposai donc de contacter Mme TA Thi Thinh, la responsable locale de l'association, à mon arrivée à Hanoi. Elle m'a alors invité de l'accompagner, quand elle irait voir des enfants atteints, pour faire des photos éventuellement utiles pour l'association. Le premier enfant que j'ai rencontré était mon filleul. Il réside dans un village près de Phu Ly. Pour le rencontrer, nous avons été guidés par un responsable de la Croix rouge de la province de Hà Nam et un délégué de la Croix rouge communale. C'est là toute une aventure : débarquer au Vietnam, se retrouver dans un village et plutôt même un hameau de quelques maisons, est quelque chose de très fort, affectivement, une plongée dans un monde bien différent de mes rues de Paris. C'est une maison paysanne très traditionnelle qui ressemble aux bâtisses des ailes de pagodes. Tout un côté est ouvert par une paroi en bois et des portes. Le mur opposé dans la longueur est complètement aveugle : au centre, contre le mur et surélevé, un buffet et, le surplombant, un autel. Sur le buffet, tous les objets précieux familiaux : des objets en grès, des chandeliers..., des photos des défunts, avec des médailles. Devant le buffet, une table basse avec un servcie à thé complet et, contre le mur de chaque côté, deux lits qui servent aussi de fauteuils. La maison et la cour étaient dans un état de propreté remarquable.

En arrivant, j'ai été présenté aux parents, père et mère, très dignes et presque paralysés par l'importance de la rencontre. Les parents m'ont alors présenté Tu, mon filleul. Sur le lit, sous une couverture, il était mi-allongé, mi-assis et il me regardait avec une attention très soutenue.

Il a 19 ans, c'est l'âge que son visage exprime. Son corps ne peut bouger et semble disparaître sous la couverture, effet aggravé par une importante bosse du dos. Ainsi, il paraît beaucoup plus jeune. Il aime lire et apprendre mais ne peut aller à l'école. Je ne me souviens pas qu'il ait dit un mot, alors qu'il m'a remercié et invité pour les fêtes du Têt. Je dois avouer que, paralysé par l'émotion et la surprise, je n'ai pu avoir une discussion. Seuls sont passés les gestes d'affection de la mère, bien furtifs et timides, mais très réels, comme une caresse de l'avant-bras, ou me prendre la main comme pour un remerciement, mais avec une affection supplémentaire. Beaucoup de sympathie réciproque, mais une grande difficulté à l'exprimer. Il faut dire que je suis le premier étranger qui entre dans la maison, ce qui est considérable, et ils se sont presque excusés d'être des paysans qui n'avaient pas assez de moyens culturels pour s'exprimer. Dans cette famille, comme dans d'autres, on sent le poids de la fatalité et du malheur dans tous les gestes et les larmes des mères qui ont à vivre ce handicap au quotidien. Quand cela arrive, les médecins disent qu'on ne peut rien faire, puis la famille doit vivre avec on ne sait quelle perspective et pas d'espoir.

Nous ne pouvions rester longtemps car nous avions d'autres visites et devions retourner en car à Hanoi. Cette famille et moi, nous nous sommes quittés à regret, car nous n'avions pas eu le temps de nous accoutumer l'un à l'autre. Quand la souffrance est au centre d'une entrevue, il faut du temps, ne serait-ce que pour se dire des choses simples. Je garde deux images impérissables de ce moment : le regard très éveillé du jeune Tu et ce couple devant sa maison, très digne, qui aurait souhaité que ce moment dure encore.




Croix Rouge Vietnamienne

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Vietnam
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Agent Orange Lawsuit

de cette organisation.


Articles parus dans les journaux depuis le 28/02/2005.