Entrée de la base de GageTown
Le gouvernement fédéral annonce les détails de son programme d'indemnisation des victimes de l'épandage d'agent orange à la base de Gagetown, au Nouveau-Brunswick.
Le ministre des Anciens Combattants, Greg Thompson, a annoncé une indemnité de 20 000 $ aux personnes admissibles au programme.
Les personnes admissibles sont celles qui ont contracté une maladie liée à l'épandage de l'agent orange au cours des étés de 1966 et de 1967 et qui étaient toujours en vie en février 2006. Les familles des victimes décédées avant cette date ne toucheront rien.
Il n'est cependant pas nécessaire de prouver son exposition à l'agent orange pour être indemnisé. Il suffit de montrer que l'on souffre d'une maladie causée par ce produit toxique.
On estime à 4500 personnes le nombre de victimes admissibles. Environ la moitié de ces personnes sont d'anciens militaires. Les autres sont des civils qui habitaient à proximité de la base à l'époque. Le programme coûtera 96 millions de dollars. Selon le gouvernement fédéral, le dossier est maintenant clos.
Le gouvernement fédéral ne reconnaît aucune faute en versant ces indemnités, mais il n'empêche pas non plus les victimes de faire appel aux tribunaux s'ils jugent être traités injustement.
L'agent orange est un puissant défoliant contenant notamment de la dioxine, une substance toxique. Ce produit a été épandu à Gagetown dans les années 60 afin de dégager des aires d'entraînement pour les soldats. Des résidents de Gagetown et d'anciens militaires soutiennent que l'agent orange est à l'origine de nombreuses maladies, dont le cancer.
Plusieurs militaires qui ont servi à Gagetown durant ces années et qui demandent une indemnité depuis des décennies sont heureux de remporter cette victoire. Toutefois, leur combat n'est pas terminé.
Un ancien militaire, Wayne Cardinal, n'est pas entièrement satisfait. Il a déclaré que le gouvernement doit aussi prendre des mesures pour empêcher qu'une telle situation se reproduise.
D'autres anciens militaires déplorent que la somme de 20 000 $ ne soit pas suffisante pour payer les frais médicaux des personnes qui ont été malades pendant des décennies.
Earl Graves, un ancien militaire qui a vu bon nombre de ses camarades mourir de cancer, affirme que l'argent ne suffit pas. Il ajoute qu'il faut aussi soigner ceux qui souffrent de cancer, de problèmes cardiaques et de diabète. Il souligne que c'est pour aider ces personnes que les anciens militaires luttent aujourd'hui.
Environ 2000 personnes font partie d'un recours collectif contre le gouvernement fédéral et des fabricants de produits chimiques.